Un Kid des Années 90

Des fois je l’oublie, mais j’suis né en 1989…

Si t’as grandi au Québec dans les années 90, cet article va probablement te frapper comme une tonne de pogs.

C’est vrai que j’aimerais bien pouvoir me détacher de ça, mais non : c’est mon identité. Les coupes champignons et les coupes Longueuil. Les cheveux blondis avec du Sun-In. Les cotons ouatés assortis, les pantalons matchés au chandail. Les souliers blancs trop propres. Le Sunny Delight fluorescent, le jus de raisin mauve chimique. Le linge fluo aux couleurs douteuses, les salopettes pour aller aux pommes, le polar obligatoire à l’automne.

C’était aussi les Power Rangers, les Razmoket, Scooby-Doo, les Pokémon, les yoyos, les billes, les cartes de hockey, Nintendo et Super Nintendo. Ma face allongée à Noël quand on a reçu la Nintendo 64!

Tous ces magnifiques clichés font de moi un enfant des années 90, ça forge un peu, beaucoup l’identité. Oui j’ai écouté les B.B sur un tape cassette en espérant être embrassé par mon premier kick. J’ai trippé sur les Beastie Boys en portant des chandails trop longs et ma casquette à l’envers. Découvert les Backstreet Boys et les Spice Girls puis trippé comme si y’ avait pas de lendemain. J’ai même écouté Coolio un peu trop jeune.

J’ai connu la montée d’Internet — en fait, son arrivée. J’ai vécu la vie sans cellulaire, sans smartphone, sans écran tactile… puis j’ai vu toutes ces bébelles débarquer. Je peux me considérer chanceux : j’ai vu l’explosion technologique faire rage en direct. Même si je sais qu’à 70 ans, je vais être un dinosaure quand mon neveu va me montrer son “Tesseract Plug-it 14”, un hypercube branché direct dans le cortex pour émuler des jeux de NES.

D’ailleurs, avant mes 10 ans, j’avais déjà joué au Atari et au ColecoVision.

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J’ai des souvenirs…

D’avoir été déconnecté de ma partie de Diablo parce que ma mère avait décroché le téléphone de maison, ça, personne né après les années 2000 peut comprendre. D’ailleurs, c’est quoi une ligne téléphonique?!

D’avoir parlé à mes amis pendant une éternité au téléphone sans fil de maison, couché dans mon lit avec des posters de mes super héros ou groupes musicaux favoris.

D’avoir ‘chatté’ jusqu’à des heures pas possible sur MSN… si tu connais MSN, tapes des mains et laisse un commentaire. 

D’être partie en vélo dans le bois avec des amis pour faire un feu dans un quartier qui n’était pas encore saccagé par des condos.

D’avoir découvert comment faire des ollies en skateboard en suivant les instructions dans un magazine. Imagine! How to Ollie in 6 easy steps… Jamais autant rushé de ma vie mais la satisfaction d’avoir réussi après des semaines dans le garage de mon ami, en plein hiver avec mon gros casque de skate et la sueur sur mon visage de p’tit gars frêle, ça vaut de l’or.

D’un samedi soir à écouter Ghostbusters ou les Tortues Ninja sur un écran cathodique en mangeant du pop-corn! Tu te souviens aussi du petit rectangle blanc dans le coin de l’écran pour annoncer les pauses publicitaires?

D’avoir traversé les États-Unis couché dans le fond d’un van.

La naissance du DVD, la montée du BluRay et la mort de ces deux entités après quelques années seulement.

D’aller au vidéoclub une fin de semaine et louer trois films pour passer le meilleur samedi de ma vie à regarder les trois ninjas avec mes frères. Puis surtout, ne pas oublier de rembobiner les cassettes avant de les ramener!

D’avoir ragé sur le premier Mario Bros, un jeu très difficile qui, encore aujourd’hui fait rêver des millions de personnes.

Hey, puis en passant, vous souvenez-vous du vieux YTV, de Télétoon ou Canal Famille?

T’inquiètes pas si tu connais pas le vidéoclub, ça existe plus, mais au moins tu peux te consoler en te disant que tu connais des mots du genre: El gros, Bro, Big, Hype AF, OP, OG, GOAT, Aura, Vibe, Basic, Chad, Mega Chad, Cooked, FBOI, IRL, LOL, Vanilla, Simp, Woke…

Ouin, pendant un bout j’ai trouvé ça BS les années 90, je me disais qui avait rien de plus quétaine. Mais je regarde ça avec mon cerveau d’adulte et un peu de recul, puis je me dis, j’ai rien à envier à personne, les années 90, c’était dope!

Gêne-toi pas mon petit céleri, partage-moi ton meilleur souvenir des années 90.