
B012 : Dodécaèdre
Scéance de Field Recording
C’était un mercredi matin gris. Parfait pour une séance d’enregistrement en forêt.
J’avais prévu mon coup la veille : spot repéré, sac prêt, grignotine pour la route prêt.
Je pack la voiture — micros, enregistreur, trépied custom…
Je tourne la clé dans le contact, et puis… rien. Silence.
Merde. La batterie est morte.
J’appelle un taxi en vitesse pour me faire booster, mais au fond je le sais déjà : la batterie est probablement finie. Et partir dans le bois avec une batterie à terre, c’est risquer de finir la journée à faire du pouce à 150 kilomètres de chez moi. Non merci.
Direction mon garage de confiance.
Au premier regard, j’avais cru que c’était un garage chinois. Mais en levant les yeux dans leur petite salle d’attente, je lis au plafond :
« VUI LÒNG KHÁCH ĐẾN XIN ĐỪNG NỔ CHÓ »
Une inscription en vietnamien qui se traduit drôlement par :
« S’il vous plaît, chers visiteurs, ne faites pas aboyer le chien. »
Une manière polie et probablement pleine d’humour de dire : entrez calmement.
Petite leçon d’humilité au passage : arrêter de tout mettre dans le même panier. Prendre le temps d’observer, d’apprendre.
Ces gars-là, vietnamiens donc, toujours respectueux, transparents et efficaces. Ils n’ont jamais essayé de me rouler comme 75% des mécanos ou des spécialistes. Juste faire le travail proprement, avec ce petit extra humain qui vous donne confiance.
Pendant l’attente, je dégaine mon enregistreur Zoom H4n.
Juste à côté, un chantier : outils, marteaux, voix en fond… j’enregistre.
Pas un moment perdu.
J’attends toujours… mais le Zoom vibre dans mes mains.
Le garage résonne, grince et vit. Un son brut, presque musical.
La bad luck devient une chance, j’en profite pour enregistrer.
Une heure plus tard : batterie changée, portefeuille allégé, et la route vers la forêt s’ouvre enfin.
Ce qui s’annonçait comme une journée zen d’enregistrement en nature s’est transformé en une double session : urbaine, puis sauvage.
Et franchement… c’est pas si mal au final.
Arrivé sur place, j’étais seul. Le rêve! À 150 mètres de l’entrée du sentier, une chute et quelques petites cascades.
Les oiseaux célébraient leur variété et les moustiques s’en donnaient à cœur joie sur ma peau.
Malgré cela, j’ai profité au maximum de l’endroit, je me suis trempé dans l’eau, j’ai filmé, j’ai enregistré, j’ai médité.

Je vous partage le vidéo de mon excursion:
Je rappelle que toutes ces prises sonores feront partie de ma banque de sons nature, bientôt dispo à prix raisonnable pour tous ceux qui cherchent de l’ambiance réaliste : cinéma, jeu vidéo, projets audio, peu importe.
Ceux qui veulent partager leurs anecdotes ou leurs meilleurs spots pour l’enregistrement extérieur, vous êtes à la bonne place.
Cool et zen… mais les sons du garage?
Je vais peut-être en publier un petit extrait.
Excellent writing and video 🩷