Balbutiement sonore

Origine d’un geek du son

J’étais en plein DEP.
J’apprenais la réparation, le diagnostic, les mesures précises.
Mais ce qui m’habitait pour vrai… c’était la conception. L’invention. Le plaisir de créer.

Le jour, j’étudiais les circuits de télévisions et d’amplis à réparer.
Le soir, je dessinais des schémas sur le coin de ma table, les doigts encore tachés d’étain.
Je mangeais de l’électronique. Jour et nuit.

Et un jour, autour de 2011 ou 2012, j’ai reçu un livre qui allait changer ma vie.
Handmade Electronic Music de Nicolas Collins.
Ma bible. Mon grimoire.

Je l’ai gardé près de mon cœur — littéralement.
Ce livre a rebranché un vieux fil cassé dans mon esprit : celui des portes logiques.
Ces trucs-là, que j’avais trouvés plates à mourir en cours…
je les redécouvrais avec une nouvelle lumière.

J’ai repris mes breadboards, revu mes circuits intégrés,
et j’ai commencé à entendre l’électronique.
Littéralement.

Des sons.
Mes premiers sons.
Sortis d’un 40106, d’un NE555, d’un oscillateur astable fait maison.
Je hurlais de joie dans l’atelier de mon 4 et 1/2  sur St-Denis:

“J’ai réussi, il est en vie!!!”

Je plaçais des jacks partout, inspiré par les vieux Moog que j’avais vus dans les vidéos de Pink Floyd. Je fabriquais mes bébelles, des trucs pas possible.
Je ne savais encore rien du format Eurorack ou des VCO calibrés.
Mais j’avais trouvé mon terrain de jeu. Mon univers.

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Flash d’enfance

Je revois cette scène encore :

On est dehors, moi, mon frère aîné et son ami.
On joue aux espions genre James Bond. Ma mère nous a laissé démonter un vieux tape cassette.
J’ai douze ans. Je regarde la carte de circuit imprimé comme si c’était une carte au trésor.
J’extrait les différentes pièces du circuit et je les observe, me demandant à quoi sert chaque composantes.
Un condensateur devient une clé digitale, une diode devient un diamant précieux et un cristal devient un explosif dangereux.
Je n’y comprends rien mais je sais que je veux devenir inventeur quand je serai grand.
Plus que tout au monde.

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Transmission : la série YouTube

Quelques années plus tard, je lance ma chaîne YouTube.
Et pour mon premier “chapitre”, je décide de transmettre tout ce que j’ai appris.

Une série de six vidéos dans l’humour :
➡️ Comment fabriquer un synthétiseur analogique DIY
➡️ Un séquenceur automatisé fait uniquement avec des portes logiques
➡️ Tout ça avec une simple batterie 9V — pas besoin de power supply complexe

Ce projet, c’est mon trip d’enseignant :
montrer au monde que le bruit peut naître d’un semi-conducteur, d’un fil, d’un condensateur.

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C’est peut-être mon côté le plus geek à ce jour.
Et ceux qui trouvaient que mon amour pour Dragon Quest était nerd…
ils n’ont encore rien vu.