
B019 : Lucky Number
Mon baptème des RPGs
Oui, j’ai parlé de Dragon Warrior/Dragon Quest, mais j’ai découvert Final Fantasy bien avant. Laissez-moi vous raconter ce que ça représente pour moi…
1995, le sous-sol chez mes parents.
Nous avions reçu le premier Nintendo avec une tonne de jeux, mon oncle nous en avait fait cadeau après s’être acheté la SNES.
Parmi toutes les cassettes, il y avait la fameuse cartouche de Zelda, dorée, à l’étiquette bien déchirée qui avait attirée mon attention.
Mais il y avait aussi celle-ci, à la typographie mystérieuse, sur le dessus, une épée et un cristal apparaissait. Ça s’appelait Final Fantasy. Avec mes frères, on avait explorer tous les jeux, les pires comme les meilleurs. Blade of steel, Caveman Game, Excite Bike, Adventure Island, Mario bros, mais pas celui-ci.

Puis un soir, mon père nous a convoqués au sous-sol, mes deux frères et moi, et il a inséré la cassette de Final Fantasy dans la Nintendo, nous avons attendu un peu, et c’est parti.
Pour ceux qui ne savent pas, au début du jeu, il faut choisir quatre personnages et les nommer.
- Mon père avait pris le ‘Fighter’ qui est la classe la plus puissante du jeu, une sorte de guerrier héro.
- Mon frère aîné avait pris le ‘Black Belt’ qui est un genre de combattant ultra fort à main nue.
- Mon frère plus jeune avait hérité du ‘White Mage’, le rôle de support et de guérisseur fragile, un rôle extrêmement important dans ce jeu très difficile.
- Puis moi, j’avais sélectionné le ‘Red Mage’.
Le Magicien Rouge porte un chapeau de mousquetaire et une cape rouge. Dans la série de jeu Final Fantasy, c’est un mélange entre un magicien blanc, un magicien noir et un combattant. C’est un jack-of-all-trade qui maitrise un peu de tout mais qui n’est pas spécialiste. Tout-à-fait moi. Un touche-à-tout.
Nous avions notre équipe, les personnages portaient nos noms! Nous avons débuté le jeu, mon père était aux commandes et nous le regardions jouer, il nous traduisait les dialogues et nous expliquait ce qu’il fallait faire.
Les combats tour par tour étaient pénibles, et la possibilité de sauvegarder seulement dans les auberges rendait le jeu extrêmement laborieux. Je me souviendrai toujours, un soir, mon père avait joué toute la nuit pour monter nos personnages de niveaux et avait laissé la Nintendo ouverte, ne pouvant pas sauvegarder. Puis soudain, une panne électrique. Nous avions perdu toute la progression de cette soirée là… Satané système Nintendo des années 90.
Bref, j’ai un autre souvenir flou mais quand même très funky. À un certain endroit dans le jeu, il faut faire des manœuvres étranges dans un ordre très spécifique. Puis je me souviens que mon père avait imprimé une section de Walkthrough. Pour ceux qui n’ont aucune idée de ce qu’est un Walkthrough, c’est un guide de jeu. Et je me souviens très bien que ça venait du site Gamefaqs! C’est incroyable que mon père aie utilisé un site en 1995 et qu’en 2025, 30 ans plus tard, j’utilise régulièrement ce site moi-même pour certains jeux.
Après ce qui avait semblé des semaines de jeux, nous nous sommes enfin rendus au ‘boss de la fin’. Le Boss de la fin c’est un expression très 90s, c’est un peu comme dire, ‘J’ai passé la cassette’. Ça s’applique à une période de l’histoire ou un style de jeu très spécifique.
En gros, le Boss de la fin, c’est Chaos, un démon.
Le combat commence, mon père sélectionne les meilleures attaques de nos personnages. Puis le personnage de mon frère aîné, qui était maintenant un ‘Master’, fait simplement un coup de point qui a fait 2000 de dégâts… le boss de la fin a été anéanti en un seul tour.
Ce jeu qui était sacrément trop exigeant s’est fini en un seul tour. Nos personnages étaient tout simplement trop puissants. Mais quelle satisfaction!
Ce ne sont que des années plus tard, quand j’ai eu 10 ou 11 ans que j’ai repris la cartouche de Final Fantasy, et je l’ai affronté seul. J’ai refait l’aventure avec un équipe similaire, c’était épique. Les cavernes remplis de monstres, les villages déprimants avec les peuples en détresse, les quatre cristaux à restaurer, les objets toujours de plus en plus efficaces dans les coffres, les ennemis de plus en plus fort…
C’est là que j’ai réalisé, c’est ça un bon J-RPG.
Epilogue
Toutes ces traditions, ces histoires – autrement dit, le lore du jeu vidéo – a façonné mon cerveau de jeune enfant en plein développement. Ces univers enchantés ont fait leur ouvrage et ont réellement eu un impact sur ma personne, ma façon de voir le monde et de créer. Étant créatif, j’ai rapidement comprit les codes de construction d’un univers ou d’un monde.
Je suis un alchimiste des temps modernes mais vous pouvez aussi ajouter à mon arbre de compétence l’aptitude à Créer des Mondes.
[World Building Skill Learned]